S’aimer

S’aimer, c’est le titre du livre de Maurice Ray que ma mère nous a donné après notre mariage. Il n’est pas facile de s’aimer, de s’aimer réellement  (comme le Seigneur l’entend je veux dire.) Non, ce n’est pas simple du tout. D’ailleurs, je m’en rends bien compte, personnellement mais aussi autour de moi, dans les médias, etc…Et puis les deux ans de crise sanitaire avec son lot de confinements nous l’a démontré de façon spectaculaire malheureusement.

Je ne compte plus, le nombre d’amis, de connaissances, de chrétiens, qui se séparent, qui divorcent ou parfois même qui cohabitent. Je me souviens de cette phrase dite par un pasteur « Parfois l’amour s’en va, c’est tout ! ». Est-ce vrai ? Cela m’ a donné matière à réfléchir pendant des semaines entières. 

Je ne sais pas pourquoi, ces histoires de couple et de famille me touchent profondément. C’est comme ça ! Je me sens personnellement concerné ! C’est comme si chaque histoire était la mienne. J’ai bien plus, qu’un sentiment de tristesse, j’ai comme une envie de me battre contre ce que je ressens comme une agression. Je veux agir et c’est certainement dans ce sens que j’écris ces quelques lignes. Ne vous méprenez pas, je n’ai aucune leçon à donner à quiconque, nous sommes tous dans le même bateau. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il y a de grandes chances que nous soyons tous partis dans l’aventure du mariage avec une méconnaissance totale de ce que cela représenterai réellement. Bien-sur, il y a ceux qui ont eu une « préparation au mariage » dans leur église lorsqu’ils ont décidé de s’engager  dans cette voie. Il y en a aussi beaucoup, qui comme nous, n’ont rien eu ! Mais, à vrai dire, là n’est pas le problème, car la vraie préparation au mariage se fait depuis l’enfance ! Je ne parle pas de méthodes que nous avions vu fleurir en Europe les siècles passés. Non pas de ce genre de choses, mais d’une « vraie » éducation sur les relations, sur la maîtrise de soi et sur le combat spirituel !

Je prends un exemple (totalement fictif 😂) : il est difficile de se dire, lorsque notre conjoint nous blesse, ce verset de Paul : « nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang… », c’est très difficile, n’est-ce pas ! Et pourtant…

Personnellement, je n’ai jamais accroché avec les jeux vidéos (allez savoir pourquoi), cependant, lorsque je découvre, par le biais de mes enfants, des jeux où ils doivent gérer une ville, la construire, lui donner un système économique, etc… Parfois je compare « mon mariage » à ce type de jeu, et ma ville est une ville fortifiée, mais malheureusement assiégée ! Oui, elle l’est belle et bien ! Elle reçoit régulièrement des « projectiles-idées-virales »  et cela peut faire très mal. Les attaques n’ont pas attendu la fin de notre lune de miel, déjà ces projectiles nous frappaient avec des : « profitez-en bien, vous êtes sur un petit nuage cela ne va pas durer !… » ou « il est prévenant profites-en cela ne dure qu’un temps »….Bref, vous m’avez compris. Cela ne parait rien, mais ces propos, si nous les « acceptons » se déposent comme un mauvais dépôt en nous qui réagira en temps voulu bien-sur ! Un jour Judy Gary (missionnaire en Guadeloupe, une des fondatrices de la fédération baptiste de Guadeloupe) me disait ceci : « nous rejetons tellement cette possibilité (de divorce) que nous avons totalement éradiqué ce mot de notre vocabulaire et de nos pensées », ainsi l’idée ne fera pas son chemin et ne sera pas une option en temps de crise. Personnellement, je fais un parallèle un peu plus guerrier. Dans son ouvrage de « l’art de la guerre » Sun Tzu dit quelque chose de semblable. Dans son enseignement, il fait comprendre ceci : si vous assiégez une ville laissez aux assiégés une porte de sortie, ainsi ils seront moins combatifs. Cette possibilité sèmera la confusion dans leur rang et vous pourrez prendre la ville plus facilement et avec moins de pertes. Mais s’ils n’ont pas cette possibilité de fuite, ils seront acculés, déterminés à défendre ce qui leur appartient et vous ne serez plus assurés de prendre cette ville. Pas mal, non ! Vous voyez où je veux en venir, nous avons laissé rentrer dans notre théologie cette porte de sortie. Pourquoi ? Tout simplement en réaction à la religiosité d’avant. 

Celle-ci condamnait les villes assiégées (juste une image du couple, de la famille pour illustrer mon propos et rien d’autre) vaincues, pire elle en jugeait les combattants. Pour elle, ils avaient été faibles ou s’étaient voués à l’ennemi en commettant eux-mêmes « des péchés ». Il n’y avait pas de place pour la compassion pour ces combattants vaincus, ils étaient « presque » mis à part, ils étaient devenus des « ex » et n’avaient plus les mêmes privilèges qu’auparavant ceux qui tenaient fermes bénéficiaient ! Cela a eu pour effet de mettre une pression énorme sur chaque ville. Si bien que pour échapper à celle-ci, plusieurs ont dit qu’il n’y avait pas de mal  à avoir une échappatoire comme celle de la société des hommes ! Le mal était fait ! Nous avons oublié les paroles de Jésus  :« c’est à cause de la dureté de votre cœur… » Je pense qu’il disait cela aussi pour notre façon de juger ces situations.

Je ne dis pas par-là qu’il est interdit de… Qui suis-je, pour dire une telle chose ? Non, je dis que nous avons commis un péché collectif en jugeant et en mettant une loi ! Ce que je veux dire, c’est que chacun d’entre nous (sans exception) est attaqué par l’ennemi de nos âmes ! Nous le sommes tous ! Mais pas de la même manière. Pour certains l’attaque principale se fera au niveau individuel, un autre au niveau de son couple, un autre de ses enfants, un autre de sa famille (au sens large), un autre de ses amis, une autre encore de son travail. Bref, les occasions ne manquent pas.  Nous tomberons peut-être dans l’un de ces domaines (voir dans plusieurs). Mais c’est grâce à l’entre-aide et les encouragements des autres que nous résisterons le mieux. Lorsqu’une ville assiégée sait que les renforts arrivent, elle tient bon ! Nos renforts se trouvent dans l’amour que nous manifestons les uns pour les autres, leur compassion, nos prières et nos regards dénués de jugement. Il y a aujourd’hui des outils préventifs comme des ateliers sur les relations (à tous les niveaux), des conseillers pour chaque étape de notre vie. Vous voyez ce que je veux dire ! Si nous voulons protéger nos familles et nos couples, nous devons changer collectivement, nous devons « travailler » nos relations les uns envers les autres.

Je veux, pour ma part, participer à cela. C’est ainsi qu’avec Josélita nous avons décidé de continuer ce que nous avions arrêté il y a des années : les ateliers pour couple avec Jeunesse En Mission. Nous désirons les mettre en place partout dans la caraïbe (où il y en a pas encore bien-sur, Dieu n’a pas attendu que je me réveille). Je réfléchis aussi ardemment à un moyen d’aider ses combattants vaincus. Je vois, premièrement en eux, des combattants. Oui, certains sont blessés, d’autres prisonniers ! Ils sont des nôtres, je ne les laisserai pas à l’ennemi ! Non ! Je les aime !

Enfin, reconnaissons-le : aimer est difficile, vraiment difficile ! Nous avons été créer pour cela, mais notre condition d’humain ne nous facilite pas la tâche. Personnellement, lorsque je lis ce que Paul à écrit en 1 Corinthiens 13, je me sens si peu doué en amour. Je sais que j’ai beaucoup de chemin à faire et surtout que j’ai besoin de sa grâce.  

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